Vidéo: Qu’est-ce que l’expédition de Vancouver a réellement accompli?
(Au début de la vidéo on entend de la musique méditative.)
Le texte suivant apparaît à l’écran : Quels ont été les résultats de l’expédition de Vancouver?
(Une inscription dans un journal de bord apparait en écriture cursive.)
Un narrateur lit l’entrée du journal : « Les serviteurs de Sa Majesté…soumettent… humblement… la requête selon laquelle le ministre de Sa Majesté à la cour de Madrid… devrait demander satisfaction immédiate pour les outrages commis par Monsieur de Martinez… et qu’il conviendrait, afin de soutenir cette requête… pour l’équipement, une escadre de navires de ligne. » Minute du Cabinet, Lord Grenville au roi George III, 30 avril 1790.
Narrateur : Lorsque la nouvelle d’une possible guerre contre l’Espagne arriva aux oreilles du lieutenant Vancouver, il était le commandant en second du Discovery. Ce bateau nouvellement construit se préparait à un voyage dans le Pacifique Sud afin de trouver de potentielles stations baleinières et continuer le lever de la côte nord-ouest du Pacifique.
(Une maquette animée du brick NSM Discovery fait des rotations à l’écran, montrant les mâts et les voiles de ce vaisseau de la Marine.)
Narrateur : À partir de l’âge de 13 ans, Vancouver avait servi pendant huit ans en tant qu’aspirant de marine sur les deuxième et troisième expéditions de Cook dans le Pacifique. Les officiers qui avaient acquis leurs connaissances en matière de lever et de navigation auprès de Cook constituaient un groupe d’élite. Ainsi, on ordonna à Vancouver de rejoindre le Discovery après son retour de service dans les Caraïbes.
(Un dessin du jeune Vancouver vêtu d’un uniforme d’officier de la marine bleu et qui tient un sextant et un recueil de cartes.)
Narrateur : En raison du conflit avec les Espagnols, le Discovery allait être accompagné d’une force navale composée de deux frégates en route pour Yuquot. Entretemps, les Espagnols y avaient envoyé des renforts de bateaux et de troupes afin de fortifier leurs défenses navales contre les Britanniques.
(Une carte animée montre des navires britanniques quittant l’Europe et des navires Espagnols voyageant vers le nord, du Mexique à Yuquot.)
Narrateur : En Europe, l’Espagne et la Grande-Bretagne se préparaient à la guerre. En juin, les deux flottes rivales se trouvaient au large des côtes françaises. L’Espagne espérait que la France allait l’aider à combattre la Grande-Bretagne, mais la Révolution française faisait rage depuis 1789. Ainsi, la France se désista. Ne voulant pas combattre seule la Grande-Bretagne, l’Espagne signa, en octobre 1790, le premier de trois accords avec la Grande-Bretagne, connus sous le nom de Convention de Nootka. La guerre ayant été évitée, les plans de l’expédition ont été revus pour compléter un lever détaillé de la côte, des degrés 30 à 60 de latitude. Vancouver avait désormais été posté aux commandes. On lui ordonna aussi de mettre en œuvre les dispositions de l’accord de paix avec les Espagnols à Yuquot. Le Discovery partit donc avec un second navire hydrographique, le Chatham, le 1er avril 1791.
(Une carte animée du trajet parcouru par le NSM Discovery et le NSM Chatham. Ils partirent de l’Angleterre, contournèrent le cap de Bonne Espérance en Afrique, puis naviguèrent sur l’océan Antarctique avant de rejoindre la Nouvelle-Zélande puis de naviguer vers le nord jusqu’en Amérique du Nord.)
Narrateur : Plusieurs croyaient qu’un passage du Nord-Ouest existait au sud du cercle arctique, le long du golfe de Cook. Des commerçants de fourrures confirmèrent avoir localisé le détroit de Juan de Fuca, une autre route possible.
(Une ancienne carte montre le golfe de Cook à la limite sud de l’Alaska, et le détroit de Juan de Fuca plus au sud, près de Yuquot.)
Narrateur : Des tentatives pour trouver un passage le long des rivières de l’intérieur des terres à partir de l’est étaient aussi en cours. En 1792, Alexander Mackenzie a suivi la rivière de la Paix et a finalement rejoint la côte du Pacifique à Bella Coola, en juillet 1793.
(Une carte du Canada montre le trajet le long de la rivière de la Paix depuis le lac Athabaska, à la limite nord de la frontière Alberta-Saskatchewan, qui suit la rivière de la Paix dans le nord de l’Alberta et de la C.-B. avant de dévier vers le sud pour rejoindre Bella Coola et la côte du Pacifique.)
Narrateur : Toutefois, ce n’était pas la route de navigation qu’ils espéraient trouver.
Narrateur : Vancouver se mit à cartographier la côte du Nord-Ouest en avril 1792, commençant par la baie Discovery, dans le détroit de Juan de Fuca. Ce premier été-là, ils relevèrent les données pour Puget Sound et la mer des Salish.
(Plusieurs peintures illustrant les vaisseaux et les bateaux hydrographiques plus petits sur la côte nord-ouest du Pacifique.)
Narrateur : Ils sont rapidement parvenus à l’évidence que ce réseau compliqué d’îles et de cours d’eau ne pouvait qu’être recensé à partir de petits bateaux, ce qui représentait un travail beaucoup plus long et plus ardu que prévu. Plus tard cet été-là, ils croisèrent deux navires espagnols qui effectuaient leur propre lever, et ils se mirent d’accord pour échanger leurs données. Déçus de réaliser qu’aucune des baies ne révélaient un espoir de passage vers l’Atlantique, il leur paru évident, à un certain point, qu’ils contournaient une grande île. Ils arrivèrent à Yuquot en septembre.
(D’autres peintures de bateaux suivies par un dessin du chef Maquinna dansant pour les Espagnols et les Britanniques, ainsi que pour des visiteurs Chinois.)
Narrateur : C’est là que Vancouver accepta de collaborer avec les arpenteurs espagnols afin de dessiner la première carte de ce qu’ils ont appelé l’île Quadra et Vancouver; Quadra en l’honneur du capitaine Juan Francisco Bodega y Quadra, le commandant envoyé pour rencontrer Vancouver.
(Une carte animée de l’île de Vancouver et de Quadra est dessinée à l’écran. Elle est détaillée et présente plusieurs toponymes européens.)
Narrateur : Le capitaine Bodega y Quadra était lui-même un navigateur accompli, responsable de plusieurs des relevés côtiers espagnols. Les deux marins se sont rapidement liés d’amitié, mais n’ont pas réussi à s’entendre sur les détails de la Convention de Nootka. Évidemment, les deux gouvernements l’interprétaient différemment. Vancouver avait reçu l’ordre de prendre possession des terres que John Meares avait dit posséder à Yuquot. Les Espagnols répondirent que selon les dires du chef Maquinna, Meares n’avait acheté aucune terre. Ils offrirent de céder une petite anse à Yuquot si, en échange, la Grande-Bretagne reconnaissait que le territoire espagnol s’étendait de San Francisco jusqu’au détroit de Juan de Fuca. Vancouver refusa. Un accord final fut plus tard signé en Europe, en 1794. Yuquot serait ouverte aux deux nations, mais aucune ne pourrait la coloniser. Aucune des communautés autochtones n’a participé ou consenti à cet accord. L’arpentage continua. Prévu sur deux ans au départ, l’expédition en pris trois, les relevés étant réalisés au printemps et en été, puis l’hiver passé en Californie et à Hawaï. Durant ses visites à Hawaï, Vancouver compléta un relevé détaillé des îles et s’entendit aussi avec un conseil de chefs insulaires pour faire d’Hawaï un protectorat britannique.
(Animation des bateaux de Vancouver en route pour Hawaï. On voit une des cartes détaillées de Hawaï réalisée par Vancouver.)
Narrateur : Vancouver a terminé le relevé à la baie Restoration en juin 1793. Ils terminèrent leur seconde saison au cap Decision.
(Une carte animée trace le trajet emprunté par Vancouver de la baie Restoration près de Bella Coola, puis vers le nord jusqu’au cap Decision dans ce qui est aujourd’hui l’Alaska.)
Narrateur : Au printemps 1794, le relevé débuta au 60ème degré Nord, au golfe de Cook, et se termina à Port Conclusion le 19 août. Ils firent un dernier arrêt à Yuquot avant d’entamer leur voyage de retour à la maison, faisant escale à Monterey en Californie et à Valparaiso au Chili en chemin. Ils contournèrent le cap Horn en juin, atteignirent Sainte-Hélène en juillet, l’Irlande en septembre et Londres en octobre 1795. Après quatre ans et demi en mer avec 65 000 miles parcourus, c’était l’expédition britannique la plus longue jamais entreprise. Le legs de Vancouver serait les cartes extrêmement précises qu’il a réalisées; 1 700 miles d’une des côtes les plus compliquées au monde. En attribuant près de 400 toponymes anglais au paysage, les cartes donnent l’impression que la côte nord-ouest du Pacifique était désormais territoire britannique. En plus de confirmer qu’il n’existait pas de passage du Nord-Ouest au sud de l’Arctique, la carte de Vancouver allait faciliter énormément la colonisation et l’exploitation de la région dans les décennies à venir.
(Zoom arrière de la carte de la côte nord-ouest du Pacifique produite par Vancouver.)