Rencontres

Cette bande dessinée est tirée de l’album « 500 ans de résistance autochtone » (The 500 Years of Indigenous Resistance Comic Book) créé par l’artiste et historien Kwakwaka’wakw Gord Hill.


AVERTISSEMENT : Certaines images sont de nature très crue et peuvent être troublantes.

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À quoi ressemblaient les peuples autochtones qui rencontraient les commerçants de fourrure?
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Pendant plusieurs décennies, la traite des fourrures était la principale raison pour laquelle les bateaux européens et américains visitaient la région…

Ce commerce a décimé la population de loutre de mer. Les équipages usaient parfois de la force pour mater les récalcitrants, même parfois en prenant des otages.

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Les Russes ont commencé à traiter avec les Aléoutes en 1741. Ils ont pris des familles en otage et ont forcé des chasseurs à récolter des loutres de mer.

En 1763, les Aléoutes se sont révoltés et ont détruit 4 de 5 bateaux russes. En signe de représailles, plusieurs villages aléoutes ont été massacrés.

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Comme les Russes avaient ravagé les populations aléoutes et de loutre de mer, ils se sont mis à se déplacer vers le sud en territoire Tlingit. Mais les Tlingit étaient beaucoup mieux armés en raison de leur commerce avec les bateaux britanniques et américains.

Les articles de traite les plus prisés étaient les fusils et les munitions. Sur la côte, les femmes dirigeaient la plupart des négociations commerciales.

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Avec l’augmentation du nombre de bateaux venant dans la région entre les années 1780 et 1790, les attaques se sont multipliées. Au cours des 30 années suivantes, des douzaines de bateaux ont été capturés.

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En 1803, le navire américain Boston fut attaqué par des guerriers Mowachaht-Muchalaht qui tuèrent 25 des 27 membres de l’équipage.

Les deux survivants ont été forcés d’identifier les têtes décapitées de l’équipage. Ils ont été soumis à l’esclavage pendant 2 ans…

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En 1811, le Tonquin fut attaqué par des guerriers Tla-o-qui-aht dirigés par Wickaninnish, dans la baie de Clayoquot. Un survivant parmi les membres de l’équipage arma des explosifs avant de s’enfuir. L’explosion fit au moins 100 morts parmi les Tla-o-qui-aht.

Vignette 1

Cette bande dessinée est tirée de l’album « 500 ans de résistance autochtone » (The 500 Years of Indigenous Resistance Comic Book) créé par l’artiste et historien Kwakwaka’wakw Gord Hill.


AVERTISSEMENT : Certaines images sont de nature très crue et peuvent être troublantes.

Vignette 2

« À quoi ressemblaient les peuples autochtones qui rencontraient les commerçants de fourrure? »

(Le titre est en blanc sur fond noir avec une police de caractères rappelant l’écriture à la craie. Toutes les images suivantes sont dessinées à la main et sont en noir et blanc.)

Vignette 3

« Pendant plusieurs décennies, la traite des fourrures était la principale raison pour laquelle les bateaux européens et américains visitaient la région…

Ce commerce a décimé la population de loutre de mer. Les équipages usaient parfois de la force pour mater les récalcitrants, même parfois en prenant des otages. »

(Dessin à la main en noir et blanc de deux loutres de mer qui nagent.)

Vignette 4

« Les Russes ont commencé à traiter avec les Aléoutes en 1741. Ils ont pris des familles en otage et ont forcé des chasseurs à récolter des loutres de mer.

En 1763, les Aléoutes se sont révoltés et ont détruit 4 de 5 bateaux russes. En signe de représailles, plusieurs villages aléoutes ont été massacrés. »

(Un Russe portant un chapeau de fourrure braque un mousquet devant un villageois Aléoute qui a les mains en l’air en signe de reddition. On aperçoit un voilier en arrière-plan.)

Vignette 5

« Comme les Russes avaient ravagé les populations aléoutes et de loutre de mer, ils se sont mis à se déplacer vers le sud en territoire Tlingit. Mais les Tlingit étaient beaucoup mieux armés en raison de leur commerce avec les bateaux britanniques et américains.

Les articles de traite les plus prisés étaient les fusils et les munitions. Sur la côte, les femmes dirigeaient la plupart des négociations commerciales. »

(Trois Tlingits armés de mousquets font face à un Européen sur un voilier. L’Européen porte une veste et est aussi armé d’un mousquet.)

Vignette 6

« Avec l’augmentation du nombre de bateaux venant dans la région entre les années 1780 et 1790, les attaques se sont multipliées. Au cours des 30 années suivantes, des douzaines de bateaux ont été capturés. »

(Des guerriers en armure traditionnelle, armés de lances et d’assommoirs, abordent un bateau occupé par des Européens.)

Vignette 7

« En 1803, le navire américain Boston fut attaqué par des guerriers Mowachaht-Muchalaht qui tuèrent 25 des 27 membres de l’équipage.

Les deux survivants ont été forcés d’identifier les têtes décapitées de l’équipage. Ils ont été soumis à l’esclavage pendant 2 ans… »

(Il y a une rangée de têtes coupées posées sur le pont d’un bateau. Des guerriers portant des lances et des assommoirs leur font face tandis qu’un Américain pointe les têtes.)

Vignette 8

« En 1811, le Tonquin fut attaqué par des guerriers Tla-o-qui-aht dirigés par Wickaninnish, dans la baie de Clayoquot. Un survivant parmi les membres de l’équipage arma des explosifs avant de s’enfuir. L’explosion fit au moins 100 morts parmi les Tla-o-qui-aht. »

(Trois Tla-o-qui-aht sont sur la rive et regardent avec surprise un bateau exploser.)

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Vidéo: Qu’est-ce que l’expédition de Vancouver a réellement accompli?

Passer à la carte suivante

(Au début de la vidéo on entend de la musique méditative.)

Le texte suivant apparaît à l’écran : Quels ont été les résultats de l’expédition de Vancouver?

(Une inscription dans un journal de bord apparait en écriture cursive.)

Un narrateur lit l’entrée du journal : « Les serviteurs de Sa Majesté…soumettent… humblement… la requête selon laquelle le ministre de Sa Majesté à la cour de Madrid… devrait demander satisfaction immédiate pour les outrages commis par Monsieur de Martinez… et qu’il conviendrait, afin de soutenir cette requête… pour l’équipement, une escadre de navires de ligne. » Minute du Cabinet, Lord Grenville au roi George III, 30 avril 1790.   

Narrateur : Lorsque la nouvelle d’une possible guerre contre l’Espagne arriva aux oreilles du lieutenant Vancouver, il était le commandant en second du Discovery. Ce bateau nouvellement construit se préparait à un voyage dans le Pacifique Sud afin de trouver de potentielles stations baleinières et continuer le lever de la côte nord-ouest du Pacifique.

(Une maquette animée du brick NSM Discovery fait des rotations à l’écran, montrant les mâts et les voiles de ce vaisseau de la Marine.)

Narrateur : À partir de l’âge de 13 ans, Vancouver avait servi pendant huit ans en tant qu’aspirant de marine sur les deuxième et troisième expéditions de Cook dans le Pacifique. Les officiers qui avaient acquis leurs connaissances en matière de lever et de navigation auprès de Cook constituaient un groupe d’élite. Ainsi, on ordonna à Vancouver de rejoindre le Discovery après son retour de service dans les Caraïbes. 

(Un dessin du jeune Vancouver vêtu d’un uniforme d’officier de la marine bleu et qui tient un sextant et un recueil de cartes.)

Narrateur : En raison du conflit avec les Espagnols, le Discovery allait être accompagné d’une force navale composée de deux frégates en route pour Yuquot. Entretemps, les Espagnols y avaient envoyé des renforts de bateaux et de troupes afin de fortifier leurs défenses navales contre les Britanniques.

(Une carte animée montre des navires britanniques quittant l’Europe et des navires Espagnols voyageant vers le nord, du Mexique à Yuquot.)

Narrateur : En Europe, l’Espagne et la Grande-Bretagne se préparaient à la guerre. En juin, les deux flottes rivales se trouvaient au large des côtes françaises. L’Espagne espérait que la France allait l’aider à combattre la Grande-Bretagne, mais la Révolution française faisait rage depuis 1789. Ainsi, la France se désista. Ne voulant pas combattre seule la Grande-Bretagne, l’Espagne signa, en octobre 1790, le premier de trois accords avec la Grande-Bretagne, connus sous le nom de Convention de Nootka. La guerre ayant été évitée, les plans de l’expédition ont été revus pour compléter un lever détaillé de la côte, des degrés 30 à 60 de latitude. Vancouver avait désormais été posté aux commandes. On lui ordonna aussi de mettre en œuvre les dispositions de l’accord de paix avec les Espagnols à Yuquot. Le Discovery partit donc avec un second navire hydrographique, le Chatham, le 1er avril 1791.  

(Une carte animée du trajet parcouru par le NSM Discovery et le NSM Chatham. Ils partirent de l’Angleterre, contournèrent le cap de Bonne Espérance en Afrique, puis naviguèrent sur l’océan Antarctique avant de rejoindre la Nouvelle-Zélande puis de naviguer vers le nord jusqu’en Amérique du Nord.)

Narrateur : Plusieurs croyaient qu’un passage du Nord-Ouest existait au sud du cercle arctique, le long du golfe de Cook. Des commerçants de fourrures confirmèrent avoir localisé le détroit de Juan de Fuca, une autre route possible. 

(Une ancienne carte montre le golfe de Cook à la limite sud de l’Alaska, et le détroit de Juan de Fuca plus au sud, près de Yuquot.)

Narrateur : Des tentatives pour trouver un passage le long des rivières de l’intérieur des terres à partir de l’est étaient aussi en cours. En 1792, Alexander Mackenzie a suivi la rivière de la Paix et a finalement rejoint la côte du Pacifique à Bella Coola, en juillet 1793. 

(Une carte du Canada montre le trajet le long de la rivière de la Paix depuis le lac Athabaska, à la limite nord de la frontière Alberta-Saskatchewan, qui suit la rivière de la Paix dans le nord de l’Alberta et de la C.-B. avant de dévier vers le sud pour rejoindre Bella Coola et la côte du Pacifique.)

Narrateur : Toutefois, ce n’était pas la route de navigation qu’ils espéraient trouver.

Narrateur : Vancouver se mit à cartographier la côte du Nord-Ouest en avril 1792, commençant par la baie Discovery, dans le détroit de Juan de Fuca. Ce premier été-là, ils relevèrent les données pour Puget Sound et la mer des Salish.

(Plusieurs peintures illustrant les vaisseaux et les bateaux hydrographiques plus petits sur la côte nord-ouest du Pacifique.)

Narrateur : Ils sont rapidement parvenus à l’évidence que ce réseau compliqué d’îles et de cours d’eau ne pouvait qu’être recensé à partir de petits bateaux, ce qui représentait un travail beaucoup plus long et plus ardu que prévu. Plus tard cet été-là, ils croisèrent deux navires espagnols qui effectuaient leur propre lever, et ils se mirent d’accord pour échanger leurs données. Déçus de réaliser qu’aucune des baies ne révélaient un espoir de passage vers l’Atlantique, il leur paru évident, à un certain point, qu’ils contournaient une grande île. Ils arrivèrent à Yuquot en septembre.

(D’autres peintures de bateaux suivies par un dessin du chef Maquinna dansant pour les Espagnols et les Britanniques, ainsi que pour des visiteurs Chinois.)

Narrateur : C’est là que Vancouver accepta de collaborer avec les arpenteurs espagnols afin de dessiner la première carte de ce qu’ils ont appelé l’île Quadra et Vancouver; Quadra en l’honneur du capitaine Juan Francisco Bodega y Quadra, le commandant envoyé pour rencontrer Vancouver.

(Une carte animée de l’île de Vancouver et de Quadra est dessinée à l’écran. Elle est détaillée et présente plusieurs toponymes européens.)

Narrateur : Le capitaine Bodega y Quadra était lui-même un navigateur accompli, responsable de plusieurs des relevés côtiers espagnols. Les deux marins se sont rapidement liés d’amitié, mais n’ont pas réussi à s’entendre sur les détails de la Convention de Nootka. Évidemment, les deux gouvernements l’interprétaient différemment. Vancouver avait reçu l’ordre de prendre possession des terres que John Meares avait dit posséder à Yuquot. Les Espagnols répondirent que selon les dires du chef Maquinna, Meares n’avait acheté aucune terre. Ils offrirent de céder une petite anse à Yuquot si, en échange, la Grande-Bretagne reconnaissait que le territoire espagnol s’étendait de San Francisco jusqu’au détroit de Juan de Fuca. Vancouver refusa. Un accord final fut plus tard signé en Europe, en 1794. Yuquot serait ouverte aux deux nations, mais aucune ne pourrait la coloniser. Aucune des communautés autochtones n’a participé ou consenti à cet accord. L’arpentage continua. Prévu sur deux ans au départ, l’expédition en pris trois, les relevés étant réalisés au printemps et en été, puis l’hiver passé en Californie et à Hawaï. Durant ses visites à Hawaï, Vancouver compléta un relevé détaillé des îles et s’entendit aussi avec un conseil de chefs insulaires pour faire d’Hawaï un protectorat britannique.

(Animation des bateaux de Vancouver en route pour Hawaï. On voit une des cartes détaillées de Hawaï réalisée par Vancouver.)

Narrateur : Vancouver a terminé le relevé à la baie Restoration en juin 1793. Ils terminèrent leur seconde saison au cap Decision.

(Une carte animée trace le trajet emprunté par Vancouver de la baie Restoration près de Bella Coola, puis vers le nord jusqu’au cap Decision dans ce qui est aujourd’hui l’Alaska.)

Narrateur : Au printemps 1794, le relevé débuta au 60ème degré Nord, au golfe de Cook, et se termina à Port Conclusion le 19 août. Ils firent un dernier arrêt à Yuquot avant d’entamer leur voyage de retour à la maison, faisant escale à Monterey en Californie et à Valparaiso au Chili en chemin. Ils contournèrent le cap Horn en juin, atteignirent Sainte-Hélène en juillet, l’Irlande en septembre et Londres en octobre 1795. Après quatre ans et demi en mer avec 65 000 miles parcourus, c’était l’expédition britannique la plus longue jamais entreprise. Le legs de Vancouver serait les cartes extrêmement précises qu’il a réalisées; 1 700 miles d’une des côtes les plus compliquées au monde. En attribuant près de 400 toponymes anglais au paysage, les cartes donnent l’impression que la côte nord-ouest du Pacifique était désormais territoire britannique. En plus de confirmer qu’il n’existait pas de passage du Nord-Ouest au sud de l’Arctique, la carte de Vancouver allait faciliter énormément la colonisation et l’exploitation de la région dans les décennies à venir.

(Zoom arrière de la carte de la côte nord-ouest du Pacifique produite par Vancouver.)

Vidéo: À quoi ressemblait la vie des membres de l’équipage de Vancouver?

Passer à la première carte

(Au début de la vidéo, on entend une musique méditative. Du texte apparaît à l’écran : La vie à bord.)

(Une inscription du journal de bord en écriture cursive apparait sur du papier vieilli.)

Un narrateur lit l’entrée du journal : « Le 15 décembre 1790, j’ai eu l’honneur de recevoir ma commission en tant que commandant du Navire de Sa Majesté, le sloop Discovery, qui mouillait alors à Deptford et où je l’ai rejoint le lendemain pour commencer à recruter des hommes. » Capitaine George Vancouver.

(On voit une statue du capitaine Vancouver devant l’hôtel de ville de la ville de Vancouver.)

Narrateur : En tant que maître et commandant de l’expédition, Vancouver choisissait son équipage, mais a été obligé d’engager quelques officiers en formation qui avaient des connexions auprès de politiciens et de hauts gradés de la marine. Comme il l’avait fait avec le capitaine Cook, Sir Joseph Banks finança la recherche scientifique de l’expédition au nom de la Royal Society.

(On voit un portrait de Sir Joseph Banks.)

Narrateur : Il exigea de Vancouver qu’il intègre le botaniste et chirurgien Archibald Menzies au sein de l’équipage afin qu’il collecte et catalogue des plantes, et aussi qu’il note ses impressions sur les peuples autochtones qu’ils allaient rencontrer. 

(On voit le portrait d’un Menzies d’âge moyen ainsi que quelques-uns de ses dessins de la flore et des communautés autochtones.)

Narrateur : Les membres de l’équipage étaient en majorité des volontaires, mais certains pouvaient avoir été forcés à s’engager par des racoleurs qui faisaient le tour des tavernes et des prisons pour trouver des hommes.

(Peinture d’époque des services de racoleurs. Il s’agit d’hommes brandissant des épées et des bâtons et menaçant des hommes dans la rue près d’un port.)

Narrateur : Comme les volontaires étaient mieux payés, les hommes recrutés de force acceptaient habituellement leur destin et se portaient eux aussi volontaires.

(Une série de tableaux de marins nourrissant des cochons, nettoyant une porcherie et lavant le pont. Un officier est assis sur un canon et donne des ordres aux volontaires.)

Narrateur : L’équipage avait également la possibilité de gagner une part de la récompense en argent de 20 000 livres offerte à ceux qui trouveraient le passage du Nord-Ouest, ce qui représente plus de 4 millions de dollars en argent d’aujourd’hui.

(Peinture d’hommes dormant dans des hamacs et mangeant dans le mess.)

Narrateur : Les conditions de vie étaient très exigües tant à bord du Discovery que du Chatham. Sur le Discovery, quatre-vingt marins, officiers juniors et soldats de la marine mangeaient et socialisaient sur le pont du mess. C’est aussi là qu’ils suspendaient leurs hamacs pour dormir. 

(Infographie montrant les différents rôles de l’équipage et leur nombre respectif.)

Narrateur : Les officiers seniors, Archibald Menzies et le capitaine Vancouver, avaient leurs propres cabines. La viande fraiche, le lait et les œufs provenant des animaux à bord étaient principalement réservés aux officiers. Le reste de l’équipage mangeait de la viande salée, des biscuits et du fromage que l’on faisait descendre avec de la bière artisanale et une ration quotidienne de rhum dans l’après-midi.

(Une esquisse de l’intérieur de la coquerie et une autre de vingt hommes autour d’une table sur le pont du mess avec des chopes de bière à la main. Autour d’eux il y a deux canons et plusieurs sacs de nourriture pendent du plafond.)

Narrateur : Le scorbut, une maladie causée par le manque de vitamine C dans la diète, pouvait affaiblir suffisamment de membres de l’équipage en seulement quelques mois pour rendre impossible l’opération du navire. 

(Esquisse d’un homme présentant des symptômes du scorbut, dont la perte de dents et des yeux caverneux. D’autres esquisses de jambes meurtries avec des bosses et des veines bleues proéminentes.)

Narrateur : La cause du scorbut était inconnue à l’époque. Toutefois, les mesures préventives introduites au départ par le capitaine Cook et plus tard suivies par Vancouver étaient efficaces. Les cures incluaient de boire du jus de citron concentré, de manger de la choucroute et d’enfumer régulièrement les ponts inférieurs en brûlant un mélange de vinaigre et de poudre à canon.

(Un dessin de la nourriture pour prévenir le scorbut et du pont inférieur se faisant enfumer par des membres de l’équipage.)

Narrateur : En mer, les vaisseaux de la Marine royale suivaient une routine stricte. L’équipage était divisé en quarts. Chaque quart était responsable de la barre, de la navigation, de l’ajustement des voiles et de la vigie. D’autres tâches incluaient de frotter et de laver les ponts, d’effectuer les pratiques d’artillerie et de réparer le bateau.

(Vidéo d’une reconstitution de marins à la barre, tirant des cordes et effectuant des tirs de canon.)

Narrateur : Pour explorer les baies et les chenaux étroits lors de la cartographie de la côte du Nord-Ouest, Vancouver établissait un observatoire sur la rive puis envoyait des membres de l’équipage afin de faire des relevés à bord de petites chaloupes avec des provisions pour une dizaine de jours ou plus. L’équipage a couvert plus de 10 000 miles de cette manière au cours des trois étés passés à effectuer le travail.

(Tableau d’un observatoire sur la rive, qui consiste en plusieurs petites tentes blanches sur une plage, où un drapeau britannique est dressé. On voit le navire plus loin au large. Les petits bateaux arborent des drapeaux britanniques, et transportent environ sept hommes qui rament. Un officier en uniforme est assis à la poupe.)

Narrateur : Vancouver était-il un bon maître et commandant? L’ordre et la discipline étaient des éléments très importants afin d’opérer un navire de façon sécuritaire. Il était plus important pour un capitaine d’être respecté et obéi par ses hommes que d’être populaire. Les punitions corporelles étaient une pratique commune dans la Marine royale.

(Une série de dessins montrant un marin se faisant fouetter avec un chat à neuf queues, et un autre les pieds attachés à des manilles. Bruit d’un fouet frappant un marin.)

Narrateur : Vancouver avait aussi la réputation d’avoir la mèche courte et d’être irritable, ce qui pouvait être en partie attribué à sa santé déficiente. Il souffrait de maladies contractées lorsqu’il était en service dans les Caraïbes. Au moins soixante des cents hommes d’équipage du Discovery ont été fouettés au chat à neuf queues, certains régulièrement. Fait inhabituel pour un officier en formation, Thomas Pitt a aussi été fouetté à quelques reprises. Le jeune aspirant de marine était un cousin du premier ministre William Pitt, et le fils du baron Camelford.

(Un dessin du jeune Thomas Pitt portant un chapeau haut de forme et tenant un monocle.)

Narrateur : Néanmoins, en raison de son tempérament violent et de son intolérance face à l’autorité, Vancouver a finalement renvoyé Pitt chez lui plus tôt, à bord du bateau d’approvisionnement de l’expédition, en 1793. Le plus important était que Vancouver ait gardé le commandement de l’expédition, accompli sa mission et soit retourné sain et sauf en Angleterre.

(Une carte animée trace le trajet de retour en Angleterre du capitaine Vancouver.)

Narrateur : La relation entre Vancouver et Archibald Menzies était aussi souvent tendue. Une furieuse dispute éclata lors du voyage de retour de l’expédition vers la Grande-Bretagne. Un certain nombre de spécimens de plantes furent perdus lors d’une tempête. Menzies en a tenu Vancouver responsable et a donc refusé de remettre ses journaux de bord scientifiques pour la publication officielle de l’expédition. Vancouver fit arrêter Menzies pour mutinerie. Bien que les charges aient éventuellement été abandonnées, le bienfaiteur de Menzies, Sir Joseph Banks, s’est arrangé pour faire publier les journaux de Menzies séparément. 

(On voit des images du journal original manuscrit de Menzies ainsi que son portrait. Animation de portes de prison qui se referment. Bruit de cliquetis de clés sur les portes.)

Narrateur : Les problèmes de Vancouver ne se sont pas arrêtés là. Lors de son retour à la maison, une lettre de Pitt, son ancien aspirant de la marine, l’attendait. Ce dernier le convoquait à un duel. Pitt avait récemment hérité de la fortune et du titre familial. Désormais second baron Camelford, il était déterminé à user de son influence en tant que cousin du premier ministre pour prendre sa revange et ruiner la réputation de son ancien commandant. Vancouver refusa de se battre. Mystérieusement, l’amirauté pris du retard dans le paiement des dépenses du capitaine ainsi que de son salaire pour les quatre années précédentes. Des mois plus tard, Vancouver et son frère Charles furent attaqués par Camelford dans une rue de Londres. Une bande dessinée racontant le combat de rue fut publiée dans la presse, présentant Vancouver comme un lâche pour avoir refusé le duel. 

(On voit un gros plan de la bande dessinée politique de l’époque. Le frère de Vancouver essaie de séparer le capitaine Vancouver et Lord Camelford. Sur la gauche, Lord Camelford, plus grand, brandit une arme et crie au capitaine Vancouver de se battre. Sur la droite, le capitaine Vancouver, plus petit et trapu, trébuche vers l’arrière.)

Narrateur : Harcelé par la presse et sérieusement endetté, Vancouver devint une risée. Bien que ses dettes aient éventuellement été remboursées, sa réputation parmi ses collègues officiers de la marine n’a jamais été rétablie, malgré tout ce qu’il avait réalisé lors de son expédition. Vancouver est mort en mai 1798. Il avait quarante ans. Son journal fut publié quatre mois plus tard.

(On voit de nouveau la statue du capitaine Vancouver face à l’hôtel de ville de la ville de Vancouver.)