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Vidéo: Quelle était la vie des gens de la côte nord-ouest du Pacifique avant l’arrivée des Européens?

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(Au début de la vidéo, un corbeau est perché dans un arbre et il croasse. On entend aussi un bruit d’eau qui coule. La caméra fait un zoom arrière et le plan montre une rivière entourée de collines recouvertes d’arbres. On entend des tambours jouer.) 

Une narratrice dit : Les peuples autochtones ont vécu sur la côte nord-ouest du Pacifique depuis des temps immémoriaux. Quand les Européens sont arrivés, ils y ont trouvé une des régions les plus peuplées d’Amérique du Nord. 

(Une carte de la côte nord-ouest du Pacifique de l’Amérique du Nord indique les territoires de Premières Nations.)

Narratrice : Il y avait des milliers de villages le long de la côte.

(Sons d’oiseaux qui gazouillent et vidéo de centaines d’oiseaux qui volent au-dessus de l’océan.)

(Vidéo montrant des épaulards qui nagent, vus du ciel.)

Narratrice : Les communautés autochtones ont prospéré dans cette vaste et abondante région grâce à la façon dont ils ont su exploiter les ressources terrestres et aquatiques.

Narratrice : Le saumon et d’autres vies marines étaient récoltés chaque année.

(Vidéo sous-marine de harengs en frai.)

Narratrice : Des systèmes économiques sophistiqués tels que la culture des palourdes, la culture du camassia, le trappage du poisson et la pêche récifale au filet, ont permis aux peuples autochtones de vivre sur leurs territoires de façon soutenable.  

(Des Autochtones récoltent des bulbes et embarquent dans un canot.)

Narratrice : Leur connaissance des écosystèmes s’est développée sur des milliers d’années. Elle est transmise de génération en génération et est continuellement renouvelée et améliorée. 

(Vidéo d’Autochtones ramant dans un canot et d’enfants qui apprennent à danser.)

Narratrice : L’écorce du thuya, son bois, ses racines et ses feuilles étaient utilisés pour construire de grandes maisons et de gros canots, à travers la sculpture, le tissage et la pratique de rites sacrés.

(Vidéo de drone au-dessus de l’entrée d’une grande maison puis vue des danseurs à l’intérieur.)

Narratrice : Les communautés autochtones entretenaient des traditions et des pratiques sophistiquées en matière de droit qui gouvernaient leur relation au territoire. Des réseaux diplomatiques basés sur des protocoles cérémoniels, sur le commerce et sur des alliances créées par les liens du mariage reliaient les communautés entre elles, au sein et au-delà de la côte nord-ouest du Pacifique autochtone.

(Images de chefs autochtones dans leur tenue cérémonielle et d’un aîné avec des enfants en forêt. Images d’une cérémonie du potlach à l’intérieur d’une maison longue. Il y a un grand feu au centre avec, autour, des membres de la communauté vêtus de leurs habits cérémoniels.)

Narratrice : C’est le système du potlach, en particulier, qui participait à la redistribution des richesses au sein et entre les communautés.

(Vidéo d’enfants, puis d’une cérémonie du potlach avec des chants en voix hors-champs.)

Narratrice : Bien que la guerre ne fut pas inconnue, les sociétés arrivaient, la plupart du temps, à trouver la juste mesure entre les droits individuels et collectifs, ainsi qu’entre les droits des humains et des autres formes de vie.

(Vidéo de danseurs de potlach portant des masques.)

Narratrice : Ces systèmes de gouvernance, sociaux et économiques sont encore aujourd’hui au cœur de l’essor de la nation et de l’identité autochtone.

(Image d’un coucher de soleil vu d’une grande plage avec la silhouette d’arbres juchés sur une colline.)

Vidéo: Comment les Européens ont-ils modifié le commerce international?

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(Au début de la vidéo on entend une musique douce, et le texte suivant apparaît à l’écran : Le commerce international européen)

Un narrateur lit une inscription dans un journal de bord : « Le soir du 29 avril, nous avons jeté l’ancre à environ huit miles de l’entrée, sur la rive sud de ce que nous supposions être le détroit de Fuca, sous une pluie très dense. Le lendemain matin… une faible brise soufflait du nord-ouest… et ce fameux bras de mer s’étalait à notre vue. » Fin de l’entrée du journal.

(L’inscription du journal apparaît en écriture cursive, superposée au tableau d’un bateau.)

Narrateur : Le capitaine Vancouver est arrivé sur la côte nord-ouest du Pacifique en 1792 afin de compléter la dernière d’une série d’expéditions européennes. Pour quelles raisons est-ce que les Européens entreprenaient-ils de tels voyages? Afin de le savoir, il faut remonter 400 ans en arrière. Pendant des siècles, le commerce avec l’Asie pour se procurer des épices et des tissus empruntait la route de la soie.

(Le trajet de la route de la soie se dessine sur une carte de l’Eurasie à partir de la Chine, en passant par le nord de l’Inde, pour arriver en Europe.)

Narrateur : Afin d’accroître leurs profits, les Européens se sont mis à chercher un passage maritime. 

(Carte du monde montrant des flèches partant de l’Europe et prenant différentes directions dans l’océan Atlantique, entourées de points d’interrogation.)

Narrateur : Christophe Colomb a cru qu’il avait trouvé la voie lorsqu’il navigua vers l’ouest en 1492 – bien que sans le savoir, il n’avait fait que rejoindre les Caraïbes. Vasco de Gama, quant à lui, s’est bien rendu en Asie en naviguant vers l’est, en contournant l’Afrique pour rejoindre l’Inde, en 1498. Ces explorateurs faisaient volontiers du commerce avec les gens qu’ils rencontraient, mais prenaient aussi ce qu’ils désiraient de force, si nécessaire.

(Des dessins et des peintures d’époque montrent des explorateurs européens tenant des drapeaux et accompagnés de soldats lourdement armés, allant à la rencontre de peuples autochtones.)

Narrateur : Le pape Alexandre VI accorda au Portugal et à l’Espagne le « droit divin » de prendre possession des nouveaux territoires. Lors de la signature du traité de Tordesillas, en 1494, ils se sont entendus pour diviser le Nouveau Monde entre eux. Le Portugal avait toutes les terres à l’est des îles du Cap-Vert tandis que l’Espagne se réservait celles à l’ouest de celles-ci.

(On voit une carte du monde au sud de l’Espagne et du Portugal. Une ligne verticale blanche divise le monde au 46ème degré de latitude, traversant l’océan Atlantique et ce qui est aujourd’hui le Brésil. À droite de cette ligne, l’Afrique, l’Indonésie, le Brésil et la majorité de l’Antarctique sont colorés en vert pour représenter la déclaration papale de 1494 attribuant ces terres au Portugal. Le sud des États-Unis, l’Amérique centrale et le reste de l’Amérique du Sud et de l’Antarctique sont colorés en rouge pour l’Espagne.)

Narrateur : Avec la bénédiction du pape, les explorateurs espagnols et portugais se voyaient comme des émissaires envoyés pour convertir les gens qu’ils rencontraient à la religion catholique, qu’ils le veuillent ou non. 

(Peintures et dessins d’époque représentant des armées espagnoles et portugaises en guerre contre les communautés autochtones. On entend des coups de feu.)

Narrateur : En Amérique centrale et du Sud, les conquistadores espagnols ont conspiré avec des groupes autochtones rivaux pour détruire les civilisations aztèques et incas. Les Espagnols ont volé de l’or et de l’argent à ces communautés pour une valeur estimée à 11 milliards de dollars en argent d’aujourd’hui. Les Portugais et les Espagnols ont aussi établi des plantations de canne à sucre au Brésil et dans les Caraïbes.

(Une carte montre, en vert, ce qui est aujourd’hui le Brésil, représentant les terres revendiquées par le Portugal, alors que l’ouest et le sud des États-Unis, l’Amérique centrale, les Caraïbes et le reste de l’Amérique du Sud sont en rouge, pour représenter ce que revendiquait l’Espagne.)

Narrateur : Ils ont réduit les populations autochtones à l’esclavage dans ces plantations et vendu le sucre avec d’énorme profits en Europe.

(Dessins graphiques d’époque d’Autochtones se faisant torturer, réduits à l’esclavage et travaillant dans des conditions difficiles dans des plantations de canne à sucre.)

Narrateur : Quand les populations autochtones ont été décimées, ils ont fait le commerce d’esclaves avec des tribus côtières africaines afin de se procurer les esclaves, hommes, femmes et enfants, dont ils avaient besoin pour combler le besoin en main d’œuvre.

(Une carte animée des terres autour de l’océan Atlantique. La carte fait d’abord un zoom sur la côte ouest de l’Afrique. On y voit des icônes représentant plusieurs personnes près du Libéria et plus au sud jusqu’en Angola. Cape Coast, au Ghana, est identifiée comme « côte de l’Or ». Des routes de navigation de bateaux négriers sont dessinées en rouge et en vert à partir de la côte de l’Or, puis traversant l’océan Atlantique jusqu’aux terres revendiquées par l’Espagne et le Portugal en Amérique du Nord et du Sud. On voit différents dessins d’époque représentant la torture et les conditions de vie sur les bateaux négriers.)

Narrateur : Au XVIIème siècle, la Hollande, la Grande-Bretagne et la France ont commencé à remettre en question le contrôle par l’Espagne et le Portugal du commerce avec le Nouveau Monde. Les Hollandais ont mis la main sur le commerce des épices avec les Indes orientales, tandis que les Britanniques ont établi des plantations et des colonies dans les Caraïbes et le long de la côte est de l’Amérique du Nord.

(Une carte de l’Amérique du Nord montre les terres revendiquées par les Britanniques en mauve. Le Bélize, la Jamaïque, les Bahamas, la côte est du Nicaragua, la côte est des États-Unis, la Nouvelle-Écosse, Terre-Neuve ainsi que les terres autour de la baie d’Hudson sont toutes colorées en mauve.)

Narrateur : En 1670, ils établirent le monopole de la traite des fourrures de la Compagnie de la Baie d’Hudson. La France se mit à faire du commerce en Inde, a établi des plantations dans les Caraïbes ainsi que le territoire de la Nouvelle-France avec en son centre la ville de Québec.

(Une carte de l’Amérique du Nord montre les revendications territoriales de la France en bleu. La Guyane française, Sainte-Lucie, Haïti, Québec, le Nouveau-Brunswick, presque tout l’Ontario, le Manitoba et le centre des États-Unis jusqu’à la Nouvelle-Orléans sont colorés en bleu. Une grande partie de l’ouest du Canada et des États-Unis sont en gris, sans couleur, ce qui signifie qu’il n’y a toujours pas de revendications territoriales européennes.)

Narrateur : En 1730, les réseaux commerciaux européens étaient vraiment devenus mondiaux, et se concentraient sur un triangle commercial dans l’Atlantique. Les esclaves étaient la principale source de profits pour toutes les puissances européennes. 

(Du texte apparaît à l’écran. Les mots « Biens manufacturés » apparaissent dans une boîte au centre en haut de l’écran. Les mots « Produits des plantations » apparaissent dans une boîte en bas à gauche de l’écran. Les mots « Esclaves » sont dans une boîte en bas à droite de l’écran. Des lignes relient ces boîtes de texte, créant la forme d’un triangle. Les mots disparaissent, remplacés par une carte des terres autour de l’océan Atlantique. Une flèche partant de l’Afrique et allant jusqu’en Amérique du Sud et du Nord est identifiée par le mot « esclaves ». Une seconde flèche partant de l’Amérique du Nord et allant jusqu’en Europe est identifiée par les mots « sucre, café, peaux ». Une troisième flèche partant de l’Europe et allant en Afrique est identifiée par les mots « vêtements, fusils, cauris et rhum ». Les flèches forment un triangle rappelant les boîtes de texte interreliées précédentes.)

Narrateur : Au XVIIIème siècle, plus de 6,5 millions d’Africains avaient été capturés et transportés. L’espérance de vie sur les plantations était courte. Sur les plantations de canne à sucre de Saint-Domingue, 30 000 esclaves africains arrivaient chaque année; la moitié d’entre eux mouraient à l’intérieur de trois à huit ans.

(Des dessins d’époque des conditions de vie dans des structures surpeuplées sur les plantations, de punitions brutales des esclaves et d’esclaves travaillant dans des plantations.)

Narrateur : Les puissances européennes se sont disputées leurs colonies respectives pendant la guerre de Sept Ans, premier conflit pouvant être qualifié de guerre mondiale.

(Bruits de coups de canon. Peintures d’époque de gros bateaux à voile livrant bataille en mer. Un des bateaux a toutes ses voiles et ses mâts brisés.)

Narrateur : La France perdit la ville de Québec aux mains des Britanniques en 1759 lors de la bataille des plaines d’Abraham. Elle a conséquemment cédé son territoire nord-américain à la Grande-Bretagne et à l’Espagne lors d’un traité de paix signé à Paris en 1763. 

(Carte de l’Amérique du Nord et de l’Amérique centrale. Tout le Canada et les États-Unis à l’est de la Saskatchewan est coloré en mauve, représentant les territoires britanniques. Le centre et le sud des États-Unis, le Mexique et l’Amérique centrale sont en rouge, pour l’Espagne. Le reste de l’Amérique du Nord est toujours en gris, donc sans couleur.)

Narrateur : Avec leur domination impériale ainsi sécurisée, les Britanniques financèrent la première des trois expéditions dédiées à la cartographie du Pacifique. 

(On voit une carte du monde. Une route de navigation dessinée en blanc part de la Grande-Bretagne, navigue à travers l’océan Atlantique, contourne l’hémisphère sud avant de retourner vers le nord jusqu’en Grande-Bretagne. La route de navigation fait le tour de la Nouvelle-Zélande et longe la côte est de l’Australie. Cet itinéraire est très irrégulier. Il s’agit du tour du monde en bateau effectué par le capitaine Cook.)

Narrateur : Et idéalement trouver une route de navigation plus rapide vers l’Asie à travers l’Amérique du Nord; le passage du Nord-Ouest.

(Sur la même carte, plusieurs trajets apparaissent à travers l’Amérique du Nord, marqués de points d’interrogation et par le texte « Passage du Nord-Ouest ».)

Narrateur : L’expédition était menée par le capitaine James Cook, cartographe et navigateur expérimenté. En sept ans et deux expéditions, Cook dessina les premières cartes de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et des îles du Pacifique. Il confirma également qu’il n’existait pas d’autre continent plus au sud, outre l’Antarctique. 

(Une peinture du capitaine Cook le montre avec des cheveux gris et vêtu d’un uniforme de marine bleu et blanc à boutonnière, tenant un télescope dans une main et un tricorne dans l’autre. Au-dessus la route de navigation du capitaine Cook dessinée en blanc, une route de navigation marquée d’un trait rouge se dessine pour représenter le second voyage de Cook. Le trajet en rouge part encore de la Grande-Bretagne, et navigue vers l’est, plus près de l’Antarctique. Il passe autour de la Nouvelle-Zélande et fait le tour de l’océan Pacifique à deux reprises avant de retourner en Grande-Bretagne.)

Narrateur : À l’ère des conquêtes coloniales, les cartes étaient une importante source de richesse. Les territoires autochtones devenaient des espaces vides non-répertoriés que les Européens revendiqueraient comme les leurs.

(Une carte montre l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Vanuatu et la Nouvelle-Calédonie en mauve, montrant ainsi que ces territoires étaient revendiqués par les Britanniques.)

Narrateur : Les expéditions de Cook étaient financées par The Royal Society, une académie scientifique britannique. En plus des cartes, ces expéditions revenaient riches d’informations détaillées documentées par des scientifiques et des artistes à propos des peuples qu’ils rencontraient et des plantes et des animaux qu’ils voyaient.

(Un livre dont la couverture est ornée du logo de la Royal Society s’ouvre pour montrer des dessins d’animaux comme un pingouin et un kangourou, d’Autochtones au visage tatoué, et d’arbres fruitiers.)

Narrateur : Des journaux officiels étaient publiés et lus à grande échelle par le public en général. Cook est ainsi devenu un héros national. Après avoir complété la cartographie du Pacifique sud, Cook allait-il terminer sa mission et retourner trouver le passage du Nord-Ouest?

Vidéo: Qu’est-ce qui a attiré les Européens sur la côte nord-ouest du Pacifique?

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(Au début de la vidéo, on entend une musique méditative. Le texte : « Passage du Nord-Ouest » apparait à l’écran.) 

Un narrateur lit une inscription dans un journal de bord : « Il fait peu de doutes qu’il existe une voie de communication nordique, par la mer, entre l’Ouest et l’Est de l’Amérique, en passant par la baie de Baffin. » Capitaine James Cook, îles Aléoutiennes, Octobre 1778.

(L’inscription du journal apparait en écriture cursive, superposée au dessin d’un bateau.)

Le narrateur dit : La Grande-Bretagne rivalisait avec l’Espagne pour revendiquer la souveraineté de cette région à travers ses tentatives de trouver le passage du Nord-Ouest. Dès 1592, Juan de Fuca, un marin expérimenté à la solde de l’Espagne, croyait avoir trouvé une voie, ici.

(Une carte historique apparait. On y voit l’Asie, cartographiée en détails, mais l’Amérique du Nord est quant à elle grossièrement cartographiée, avec peu de détails. La carte montre le trajet de navigation emprunté par Juan de Fuca autour du 49ème parallèle.) 

Narrateur : Des rumeurs circulaient aussi selon lesquelles l’amiral espagnol Bartholomew de Fonte aurait trouvé une route possible, ici, en 1640. 

(Sur la même carte, un second trajet se dessine à environ 53° Nord.)

Narrateur : La Compagnie de la Baie d’Hudson employa Samuel Hearne et Matonabbee, un guide Déné, afin d’explorer les routes terrestres. Ils atteignirent l’océan Arctique, à l’embouchure de la rivière Coppermine, en 1771.

(Une carte animée montre un trajet en boucle que Samuel Hearne et Matonabbee ont emprunté, faisant un aller-retour à partir du fort Prince-de-Galles sur la côte ouest de la baie d’Hudson. Ensuite, un second trajet se dessine, partant du fort Prince-de-Galles et allant vers le nord jusqu’à l’océan Arctique, pour ensuite revenir à la baie d’Hudson.)

Narrateur : Vers la même époque, des cartes illustrant les découvertes russes font jaillir l’idée d’un possible passage maritime par le nord, puis vers l’est, qui passerait au-dessus de l’Amérique. Existerait-il vraiment un passage aussi loin au nord?

(Sur la même carte, un trajet se dessine vers le nord, entre la Russie et ce qui est aujourd’hui l’Alaska, jusqu’à l’océan Arctique.

Narrateur : Les Britanniques crurent en cette possibilité et envoyèrent le capitaine James Cook vérifier cette hypothèse. En janvier 1778, l’expédition atteignait Hawaï.

(Une carte animée du monde montre le trajet emprunté par le capitaine Cook, de la Nouvelle-Zélande vers le nord, jusqu’à Hawaï (connue sous le nom d’îles Sandwich par les Britanniques à l’époque).)

Narrateur : Ils étaient les premiers Européens à visiter et à cartographier l’archipel. 

(On voit un dessin des bateaux au large d’Hawaï et quelques cartes dessinées lors de ce voyage.)

Narrateur : Cook fut accueilli comme un invité d’honneur par des centaines d’insulaires.

(Un dessin en noir et blanc d’Hawaïens ramant vers le bateau du capitaine Cook avec les montagnes hawaïennes à l’arrière-plan.)

Narrateur : Certains croient que les Hawaïens auraient pris Cook pour une incarnation du dieu polynésien Lono. 

(Un dessin du capitaine Cook et d’une partie de son équipage entourés par des Hawaïens assis sur le sol.)

Narrateur : En mars, l’expédition approchait de la côte du Nord-Ouest lorsqu’elle fut frappée par des tempêtes.

(Une carte animée montre le trajet emprunté par le capitaine Cook à partir d’Hawaï, puis à travers l’océan Pacifique vers la côte du Nord-Ouest de l’Amérique du Nord.)

Narrateur : Ils ratèrent donc le détroit de Juan de Fuca et avaient dérivés trop loin pour chercher le passage de l’amiral Fonte. Le journal de Cook révèle qu’il était septique à propos de ces voies.

Le narrateur lit une inscription du journal : « quant à moi, je ne donne aucun crédit à ces vagues et improbables histoires. » Capitaine James Cook, mai 1778.

(Derrière la citation du journal en écriture cursive, une carte de la côte du Nord-Ouest reproduit le trajet zigzagant emprunté par Cook le long de la côte.)

Narrateur : Les bateaux jetèrent l’ancre près du village de Yuquot. Cook appela erronément le village Nootka, ayant mal compris le peuple Mowachaht à son arrivé. 

Le narrateur lit une inscription du journal : « Ils ramaient… autour des deux bateaux. Un chef ou autre personne importante se tenant debout avec une lance à la main… ils nous ont accostés et ont commencé à négocier des échanges, sans plus de cérémonie… leurs articles consistaient en des peaux d’animaux, en particulier des castors de mer [loutre]… » Capitaine James Cook, avril 1778, Ship Cove.

(Derrière la citation en écriture cursive du journal il y a l’esquisse d’une loutre de mer dessinée lors du voyage de Cook.)

Narrateur : Les marins et les Mowachaht échangèrent du bois, de l’eau, de l’huile, du poisson et des fourrures contre, principalement, des objets de métal, un matériau rare à Yuquot.

(Une série d’esquisses et de peintures des bateaux du capitaine Cook à l’ancre à Yuquot, entourés de montagnes recouvertes de forêt et des canots des Mowachaht.)

Narrateur : Lors de leur séjour, John Webber et d’autres artistes présents à bord du bateau ont réalisé des dessins détaillés de la vie dans la communauté. Ceux-ci ont par la suite été publiés sous la forme de gravures dans le journal de l’expédition, qui devint de facto le livre de référence dans la région. 

(Une série d’esquisses par John Webber et d’autres des tenues cérémonielles et des villages des Mowachaht.)

Narrateur : Après près d’un mois à Yuquot, Cook avait terminé son exploration ainsi que l’attribution d’une nouvelle toponymie de la côte du Nord-Ouest. Ils se trouvaient ainsi dans le golfe du Prince William en mai, dans le golfe de Cook en juin, et au cap des Glaces en août.

(Une carte de la côte du Nord-Ouest montre le trajet emprunté par Cook le long de la côte. Les golfes du Prince William et de Cook sont tous les deux au sud de l’Alaska, tandis que le cap des Glaces se trouve dans l’Arctique à 70 degrés Nord.)

Narrateur : Cook était convaincu que le passage se trouvait à 71 degrés Nord, mais la prise des glaces les empêcha d’aller plus loin. L’expédition est donc retournée à Hawaï en janvier 1779 pour effectuer des réparations et faire le plein de provisions. Bien qu’ils aient au départ été bien accueillis, un conflit éclata par la suite et Cook fut tué par les Hawaïens le 14 février.

(Une peinture de la bataille entre l’équipage de Cook et les Hawaïens. On entend des coups de feu.)

Narrateur : L’équipage continua la mission. Sur le chemin du retour à la maison, ils apprirent que les fourrures de loutre de mer qu’ils avaient achetées à Yuquot pouvaient se vendre avec d’énormes profits en Chine. Une belle fourrure se vendait 120 $, ce qui équivaut à 3 000 $ aujourd’hui.

(Une carte animée montre le trajet emprunté par l’équipage, longeant la côte asiatique vers le nord à partir d’Hawaï, puis revenant vers le sud jusqu’en Chine.)

Narrateur : L’histoire de la loutre de mer provoqua beaucoup d’intérêt parmi les marins de la marine britannique. Plusieurs d’entre eux ne recevaient que la moitié de leur solde depuis la guerre d’Indépendance américaine qui s’était terminée en 1783. En 1785, le premier bateau britannique dédié au commerce des fourrures arriva à Yuquot. L’été suivant, sept commerçants de fourrures britanniques se trouvaient dans la région. On y faisait des fortunes.

(Une carte montre Yuquot sur une grande île de la côte nord-ouest du Pacifique, à environ 49 degrés Nord.)

Narrateur : En 1787, le capitaine Nathaniel Portlock et George Dixon vendirent 2 552 fourrures pour 54 675 $ à Canton. Cela équivaut à environ 1,4 M$ aujourd’hui. Le réseau commercial des communautés autochtones qui était déjà bien établi a eu tôt fait d’y inclure les marchandises britanniques et américaines. Plusieurs centres de traite ont donc émergé au sein des communautés côtières.

(Sur une carte de la côte nord-ouest du Pacifique, les centres de traite voisins de Yuquot et de la baie Clayoquot apparaissent. Puis, ce sont ceux de Kiusta et de Kaigani, sur de grandes îles autour du 55ème degré Nord.)

Narrateur : Le pouvoir et l’influence de chaque chef augmentait avec leur richesse.

(Le chef Michael Maquinna de la Première Nation Mowachaht/Muchalaht est interviewé à l’écran, devant un gros plan d’une esquisse d’un village ancestral.)

Chef Michael Maquinna : « Au début, ce n’était pas une mauvaise chose. Toutefois, avec le temps, nous avons réalisé que les choses ont un peu mal tourné pour les membres des Premières Nations. »

Narrateur : En 1788, financé par un conglomérat de compagnies de traite britanniques et asiatiques, John Meares, un ancien lieutenant de la Marine royale, est arrivé à Yuquot. Il y fit construire une goélette et déclara avoir acheté des terres au chef Mowachaht Maquinna pour y construire un poste de traite.

(On voit une peinture d’une goélette en construction sur la côte, superposée par deux dessins, un du chef Maquinna portant un couvre-chef tissé cérémoniel et l’autre de John Meares.)

Narrateur : Au printemps 1789, plusieurs commerçants de fourrures américains et britanniques avaient jeté l’ancre à Yuquot. L’Espagne était de plus en plus préoccupée à propos de ses revendications de souveraineté sur la région. En plus de la présence britannique grandissante, elle surveillait les activités de commerce des fourrures de la Russie dans les îles Aléoutiennes. Une expédition effectuée là-bas en 1788 rapporta que les Russes avaient étendu leur réseau de façon substantielle; ils avaient établi six nouveaux postes de traite ainsi qu’une importante colonie sur l’île Kodiak.

(Une carte montre les îles Aléoutiennes au sud de ce qui est aujourd’hui l’Alaska, et l’île Kodiak plus à l’est.) 

Narrateur : En mai 1789, deux frégates espagnoles sont arrivées à Yuquot, sous le commandement du capitaine Esteban José Martínez. Ils prirent officiellement possession de l’anse et construisirent une batterie de tir à l’entrée du port.

(Un dessin montre un poste de traite avec un drapeau, dans l’anse.)

Narrateur : Plus tard, le navire marchand Argonaut arriva, en juillet, avec à son bord des ouvriers chinois et des provisions pour le poste de traite de John Meares. Une dispute éclata entre Martínez et le capitaine du bateau, James Colnett. Accusant les commerçants de fourrures britanniques d’empiéter sur le territoire espagnol, Martínez saisit les bateaux et arrêta l’équipage. Au milieu de l’escarmouche, le chef Callicum, beau-frère du chef Maquinna, fut tué par les Espagnols. John Meares retourna en Angleterre, en passant par la Chine, en avril 1790, apportant les nouvelles des injustices subies par sa compagnie de traite et demandant l’aide du gouvernement.

Mais comment les Britanniques allaient-ils répondre à ces offenses?